La reprise de l'activité dans la construction automobile française après la guerre de 39/45 sera de toute façon plus ou moins dictée par l'état et donc le plan de Paul-Marie PONS (extrait du livre HOTCHKISS de Marc Antoine COLIN)
Le « Plan Pons »
L'idée directrice du plan Pons, qui sera intégré au Plan de modernisation et d'équipement de Jean Monnet, est de rationaliser l'industrie automobile française, celle-ci étant composée de vingt-deux constructeurs de véhicules particuliers et de vingt-huit constructeurs de camions. Le plan est appliqué de manière autoritaire, les tâches étant définies arbitrairement autour des constructeurs Berliet, Citroën, Ford S.A.F., Panhard, Peugeot, Renault et Simca.
Suffisamment puissants, Citroën et Renault sont autonomes mais Peugeot doit construire des camions avec Hotchkiss, Latil et Saurer, Berliet étant associé à Isobloc et Rochet-Schneider. Leur sont adjoints deux groupements de huit petits constructeurs au total, l'U.F.A (Union Française Automobile) et la G.F.A (Générale Française de l'Automobile), dirigés respectivement par Panhard et Simca et destinés à produire deux modèles seulement.
Le marché de l'automobile particulière est alors théoriquement scindé en trois parties principales, Citroën, avec la Traction Avant, doit occuper le haut de gamme, Renault et Peugeot le milieu, Panhard et Simca le bas de gamme, avec l'industrialisation de l'A.F.G. (Aluminium Français Grégoire) en deux et quatre portes. En pratique, Renault impose sa 4 CV laissant Peugeot sur le créneau moyen et Simca échappe à l'autorité de l'État, laissant Panhard se débrouiller seul.
Répartition des véhicules par catégorie entre les différents constructeurs autorisés jusqu'au départ de Paul-Marie Pons en novembre 19461 :
Automobiles :
4 CV : Panhard Dyna X, Renault 4 CV,
6 à 8 CV : Peugeot 203, Simca 8,
10 à 12 CV : Citroën Traction Avant 11 CV,
plus de 12 CV : Citroën Traction Avant 15 CV,
destinées en priorité à l'exportation : Delahaye-Delage, Hotchkiss, Talbot.
Camionnettes :
3 catégories.
Camions :
4 catégories.
Autocars
Trolleybus
Véhicules spéciaux
Ce plan aura pour incidence d'ignorer totalement les constructeurs de voitures haut gamme et de luxe, en les privant de moyens (fournitures de d'acier, de pièces, importations de moteurs) et signa la fin de toutes les "grandes marques" françaises de prestige : Talbot, Delage Delahaye, qui avaient fait la réputation de l'industrie automobile dans le très haut de gamme ou les marques sportives comme Salmson. L’absence de l'industrie automobile française dans le très haut gamme automobile (prémium) ou sportif est toujours patent en 2016.
Références
↑ Marc-Antoine Colin, Hotchkiss 1935-1955. L'âge classique, éditions E.T.A.I.,1998, p.104. (ISBN 2-7268-8214-5)
On comprend mieux que la disparition des TALBOT, DELAGE, VOISIN, DELAHAYE, HOTCHKISS, BUGATTI ou autres n'est pas du fait de la concurrence de CITROEN, RENAULT ou PEUGEOT, mais tout simplement d'une volonté de l'état qui ne souhaitait pas aider l'industrie française des voitures de luxe à se relancer après la guerre de 39/45.
Denis