Bonjour à vous tous!
C'est en 1882 dans une boutique Parisienne située boulevard des Italiens que le comte de DION s'émerveille devant une petite machine à vapeur en modèle réduit fabriquée par Charles-Armand TREPARDOUX et son beau frère Georges BOUTON.
Fasciné par cette réalisation Albert de DION demande à rencontrer les deux inventeurs et les trois hommes vont faire rapidement connaissance.
Le premier Charles-Armand TREPARDOUX né le 26 février 1853 à PARIS est cependant d'origine Creusoise (EVAUX les BAINS).
Il sort de l'école des arts et métiers d'ANGERS (comme Louis DELAGE) et il se spécialise rapidement dans les moteurs à vapeur.
Le second (qui deviendra son beau-frère) Georges BOUTON né le 22 novembre 1847 à PARIS est issu d'une famille d'artistes peintres de HONFLEUR et il est beaucoup plus passionné par la mécanique que par les oeuvres d'art. Forgeron, serrurier, mécanicien de la marine, il devient ingénieur spécialisé dans la fabrication de jouets scientifiques.
Les deux hommes presque voisins qui habitent tous deux rue CAULAINCOURT se rencontrent donc à PARIS et ils vont rapidement s'associer et monter une affaire de chaudronnerie (BOUTON ayant épousé la soeur de TREPARDOUX).
Ensuite ils construiront des modèles réduits de bateaux et de machines à vapeur qui seront en vente à la boutique DUCRETET et GIROUX à PARIS.
C'est donc par le biais de cette boutique qu'Albert de DION né le 9 mars 1856 à NANTES fait la rencontre des deux inventeurs.
Le comte de DION qui réside à CARQUEFOU au château de MAUBREUIL (il deviendra marquis en 1921 au décès de son père)
est issu de la grande noblesse Belge puis Française et il propose aux deux associés de lui construire un véhicule à vapeur autotracté grandeur nature.
Très rapidement les trois hommes se mettent d'accord pour collaborer et le comte de DION devient le financier de l'entreprise "TREPARDOUX et compagnie" sans savoir que dans quelques années de DION BOUTON deviendra la plus grande marque d'automobiles du monde....
Dés 1883 ils ouvrent un atelier avenue MALAKOFF dans les beaux quartiers et ils se spécialisent dans les chaudières à vapeur puis rapidement leur première voiture à vapeur voit le jour....mais cette dernière va rapidement prendre feu et il faudra attendre 1885 pour voir l'arrivée d'un nouvel "engin" beaucoup plus fiable.
Heureusement, c'est la construction de chaudières pour l'industrie qui leur permet de financer leur aventure dans l'automobile à vapeur.
Les locaux parisiens étant devenus trop exigus, ils déménagent leur atelier à PUTEAUX où ils vont rapidement produire un nouveau modèle avec les roues arrière motrices et les roues avant directrices.
Dorénavant le nouveau véhicule à deux cylindres dispose de quatre places: la première voiture familiale est née.
En 1887 une exhibition est organisée à PARIS entre le pont de NEUILLY et le bois de BOULOGNE et le comte de DION est contrôlé à 61 km/heure au volant de son véhicule à vapeur.
De nombreux spectateurs sont présents avec entre autres le champion cycliste Fernand CHARRON et cette démonstration qui est un grand succès commercial permet à l'entreprise d'envisager la construction d'automobiles à grande échelle.
Dans le même temps des chaudières à vapeur sont vendues à l'armée, à la marine ou encore aux services d'incendie pour les groupes mobiles de moto pompe.
De DION s'occupe des activités commerciales, BOUTON dirige les ateliers et TREPARDOUX développe le bureau d'études.
De nombreux modèles d'automobiles (voiturettes) voient le jour et des tricycles à vapeur sont fabriqués dés 1886.
Cependant en 1887 un désaccord survient entre de DION et TREPARDOUX et l'entreprise est rebaptisée: "de DION, BOUTON et TREPARDOUX".
L'histoire des premières aventures automobiles commencera en 1887 avec une première épreuve sportive automobile entre PARIS et VERSAILLES où le premier arrivé s'appelait Albert de DION et le second (deuxième et dernier) Georges BOUTON.
En 1889 l'exposition universelle de PARIS permet la découverte de la tour EIFFEL mais aussi l'exposition de différentes machines à vapeur de marque De DION, BOUTON, TREPARDOUX et compagnie.
Ainsi les constructions de poids lourds, omnibus, tricycles, quadricycles et voiturettes à vapeur se développent mais à la différence de TREPARDOUX de DION est persuadé que l'avenir passera par le moteur à pétrole.
Il confie donc à DELALANDE la construction d'un moteur à pétrole qui voit le jour en 1889.
En 1892 un nouveau brevet est déposé pour la transmission par arbre et cardan.
Allant de conflit en conflit avec le comte de DION, TREPARDOUX quitte l'entreprise le 27 mai 1893 pour se consacrer aux machines à vapeur...
L'entreprise est donc rebaptisée: "De DION, BOUTON et compagnie".
Le 22 juillet 1894 est organisée la course PARIS à ROUEN sur 126 km (21 concurrents).
PEUGEOT et PANHARD se présentent avec des moteurs à pétrole et de DION BOUTON avec un moteur à vapeur.
Le premier arrivé fut Albert de DION en compagnie de Georges BOUTON.....PEUGEOT et PANHARD sont déclarés vainqueurs
ex aequo bien que la voiture De DION BOUTON ait été plus rapide...
Cette épreuve est considérée comme la première course de l'histoire de l'automobile.
En 1895 le comte de DION organise la course PARIS BORDEAUX et retour. La victoire d'Emile LEVASSOR sur PANHARD démontre enfin la suprématie du moteur à pétrole sur le moteur à vapeur.
Le fortuné baron de ZUYLEN entre dans la capital de la société de DION BOUTON et l'entreprise se développe: l'artisanat est terminé, on agrandit l'usine de PUTEAUX qui devient la plus grande usine d'automobiles du monde.
Grace à DELALANDE on dépose le brevet du moteur à pétrole à deux cylindres à plat en juillet 1895 (moteur FLAT WIN) qui sera surtout utilisé beaucoup plus tard pour les motocyclettes (BMW, DKW ou GNOME et RHONE).
En septembre 1895 est déposé le brevet de dispositif de commande d'allumage électrique par batterie et rupteur (le futur allumage DELCO).
Le 12 novembre 1895 le comte de DION est à l'origine de la création de l'Automobile Club de France (ACF), le but étant d'organiser des courses automobiles afin d'attirer le grand public et de vendre des automobiles mais aussi d'être un interlocuteur qui représente les constructeurs face aux pouvoirs publics.
A noter qu'en 1897 sur la course MARSEILLE à MONACO la victoire revient à CHASSELOUP LAUBAT et Georges BOUTON sur une de DION BOUTON à vapeur devant les voitures PEUGEOT et PANHARD.
Le premier salon de l'automobile voit le jour en 1898 à PARIS car l'ACF organise l'exposition internationale de l'automobile, du cycle et des sports au jardin des tuileries.
En 1898 la production de DION BOUTON s'élève déjà à 20 000 moteurs commercialisés pour de nombreuses marques comme RENAULT qui débute dans l'automobile.
Le 20 octobre 1898 voit la création de l'Aéro Club de France....le comte de DION en sera le premier Président.
Si l'automobile à vapeur n'a plus d'avenir, par contre la société de DION BOUTON s'enrichit en fabriquant des camions à vapeur, des omnibus à vapeur ou encore des tracteurs routiers à vapeur.
Le moteur à pétrole est installé sur les quadricycles, les voitures légères, les tricycles ou les voitures.
Henri DEUTSCH de la MEURTHE est un importateur de pétrole qui fait fabriquer ses bidons de pétrole et d'huile par de DION BOUTON....qui lui achète l'huile et l'essence pour ses véhicules.
Entre 1896 et 1902 la mode est au tricycle à pétrole et rapidement le moteur de DION BOUTON va remplacer le moteur DAIMLER (tricycle PEUGEOT).
MICHELIN achète 150 tricycles de DION BOUTON....et les revend équipés de ses pneumatiques avec chambre à air.
Avec l'invention du rupteur d'allumage de DION BOUTON engrange de nombreux bénéfices car ce système est acheté par presque tous ses concurrents.
Entre 1896 et 1900 environ 10 000 moteurs seront vendus aux Etats Unis.
En 1899 un magasin d'exposition ouvre au 46 avenue de la grande armée à PARIS.
Dés 1899 les projets de transport en commun de voyageurs et les transports de marchandises par camion se développent dans toute la France et de DION BOUTON est le leader des différents marchés.
En mars 1899 sur un "tricycle" de marque PRINETTI à moteur de DION BOUTON un jeune Italien de 18 ans remporte la course de vitesse VERONE-MANTOUE. Il se nomme Ettore BUGATTI....
Les exportations se développent avec l'Angleterre.
Dans le même temps démarre le goudronnage des routes à l'aide de camions à vapeur....de DION BOUTON.
Fin 1899 de DION BOUTON lance le vis à vis (402 cm3) qui est un succès commercial.
Des ateliers de construction sont installés à MADRID pour construire des omnibus à vapeur pour le marché Espagnol.
L'usine de PUTEAUX construit des automotrices à vapeur pour l'Allemagne.
En 1899 RENAULT commande 110 moteurs.
Le comte de DION qui s'était lancé en politique à CARQUEFOU (44) avait un ennemi nommé Pierre GIFFARD qui était à la tête du journal : "Le vélo", c'est donc tout naturellement qu'il va inciter ses amis Henri DESGRANGES et Victor GODET à créer un journal concurrent: "l'Auto Vélo" qui sera à l'origine de la création du tour de France cycliste en 1903.
* Le 28 février 1946 l'Auto Vélo est rebaptisé l'Equipe.
Le comte de DION invente les cartes routières en 1900 (il revendra l'affaire à André MICHELIN en 1912: cartes MICHELIN).
Pour raison politique le comte de DION ne recevra pas la légion d'honneur en 1901....elle sera remise à Georges BOUTON.
La mairie de Paris passe commande de laveuses à vapeur de 5000 litres à pompe centrifuge à haute pression: grâce à de DION BOUTON Paris va devenir une ville propre...
A cette époque l'usine de PUTEAUX est la seule au monde à être équipée comme une véritable industrie de production automobile autonome ou tout est fait sur place (taille des engrenages, ateliers de couture, fabrication de bougies, fonderies, fabrication de roues en bois, etc.....).
Dans les différentes villes de France les transports de voyageurs s'organisent et de DION BOUTON fournit les omnibus.
Un réseau est organisé en Normandie pour concurrencer le train.
Pour la traversée de la Seine l'usine de PUTEAUX fabrique des bacs à vapeur. (traversée PONT AUDEMER/TANCARVILLE).
L'usine produit des rouleaux compresseurs (construction des routes) ou des wagonnets (construction du métro).
Un service Franco Russe d'omnibus est ouvert entre MONTE CARLO et MENTON.
En 1901 FOURNIER sur PANHARD remporte la course PARIS-BERLIN et Louis RENAULT gagne la catégorie "tourisme" sur une RENAULT à moteur de DION BOUTON tandis que OSMONT remporte la catégorie "tricycle" avec une machine à moteur de DION BOUTON.
Un brevet est déposé en avril 1902 concernant un vélo à moteur de DION BOUTON.
Louis RENAULT et son frère Marcel auront accumulé de nombreuses victoires sur leurs machines à moteur de DION BOUTON mais Louis RENAULT et le comte de DION vont finir par se fâcher car l'ingénieur VIET va quitter de DION BOUTON pour rejoindre RENAULT ....apportant les plans du futur moteur quatre cylindres à son futur concurrent: RENAULT frères.
Le 19 octobre 1901 l'aéronaute Brésilien SANTOS DUMONT effectue un vol en dirigeable au dessus de Paris, son appareil est propulsé par un moteur de DION BOUTON.
En 1902 après 1500 exemplaires fabriqués le modèle vis à vis est remplacé par "la populaire".
Le 27 avril 1902 le comte de DION est élu Député à NANTES.
Il est également à cette époque Président de la Chambre Syndicale de l'Automobile.
Fin 1903 un raid automobile "Circuit Européen Africain" de 7240 kilomètres permet de faire de la publicité pour "la populaire".
Le 11 avril 1903 un gros vélomoteur de DION BOUTON atteint au parc des princes la vitesse de 100 km/heure.
Les camions et les tracteurs routiers sont enfin équipés d'un moteur à pétrole ainsi que les engins agricoles comme les batteuses et les moissonneuses.
Cependant de DION BOUTON construit également quelques modèles de voitures électriques.
Des ventes se développent en Italie, en Hongrie, en Afrique du Sud ou encore vers l'Asie.
Dans le département de l'Eure en 1903 le service des Postes achète des véhicules de DION BOUTON.
En 1904 pour faire face à la demande du marché Allemand une usine de montage est construite à Mulhouse (en Allemagne à cette époque).
En juin 1904 est déposé le brevet de l'embrayage à plateaux puis en août un brevet de distributeur de courant pour l'allumage des moteurs (brevet acheté par DELCO en 1909).
En juillet 1904 un rallye publicitaire est organisé en Angleterre sur 1200 kilomètres.
En septembre 1904 arrive enfin le brevet du nouveau moteur à quatre cylindres destiné aux camions.
Dans le même temps la fonderie de COURBEVOIE réalise des roues en aluminium coulé.
A partir de 1904 l'agent commercial RAYNAUD signe de nombreuses ventes d'automobiles avec la Russie.
Le Général KOUROPATKINE circule en de DION BOUTON durant la guerre de Mandchourie.
En 1905 des modèles d'automobiles 8 CV et 9 CV sont lancés tandis que le châssis tubulaire est abandonné.
Les grands chasseurs de fauves en Afrique utilisent des voitures quatre cylindres de DION BOUTON.
En 1905 le salon du poids lourd est une nouvelle vitrine pour de DION BOUTON de même que le salon de l'industrie (vente de groupes électrogènes).
En Angleterre les services Postaux commandent des voitures de DION BOUTON.
Une école d'apprentissage des métiers de l'automobile est créée au sein de l'usine de PUTEAUX.
Nous sommes en 1905 et suite à une proposition du comte de DION les routes nationales sont numérotées et les premières bornes kilométriques apparaissent.
Des omnibus, des camions et des taxis sont exportés vers NEW-YORK.
Des lignes d'autobus de DION BOUTON sont ouvertes entre ORAN et ALGER en 1906.
Les ventes progressent en Angleterre, le roi d'Espagne Alphonse 13 est reçu à l'usine de PUTEAUX.
La danseuse la " belle Otéro" circule en de DION BOUTON et participe à de nombreuses opérations publicitaires pour la marque.
En mai 1906 le comte est facilement réélu député de Loire Inférieure.
L'Association Générale Automobile créée par le baron de ZUYLEN et le comte de DION met en place les premiers panneaux de signalisation routière (signaux de route).
De DION BOUTON sort un guide touristique routier des routes de France.
En 1907 le comte de DION organise une grosse opération publicitaire avec le journal "le matin" en organisant le raid Paris-Pékin soit 12 000 kilomètres du 10 juin au 30 août mais finalement (pour raison publicitaire) ce sera Pékin-Paris.
Georges CORMIER le chef de l'expédition ramènera les deux voitures de DION BOUTON jusqu'à Paris.
En 1908 la compagnie Anglaise MOTOR CAR TOURING s'équipe d'autobus de luxe (110 châssis de DION BOUTON).
Egalement des omnibus sont vendus en Espagne.
A cette époque les courses de canot à moteur sont à la mode et de DION BOUTON engrange de nombreuses victoires, aussi sont développés les moteurs adaptés aux cargos qui transportent des marchandises et aux bateaux de pêche.
Un canot à moteur équipé d'un 8 cylindres en V de DION remporte de nombreuses épreuves.
La première voiture amphibie à moteur de DION est construite.
On envisage également la construction d'un sous marin.
Le 3 septembre 1908 à 52 ans le comte de DION épouse Valentine BOUILLANT, veuve d'un député du CALVADOS.
170 taxis de DION BOUTON circulent à Paris en 1908.
Des sociétés de Taxis à moteur de DION BOUTON se multiplient à CAEN, LYON, ROUEN, LEVALLOIS, etc....
En 1908 est déposé le brevet d'un traîneau automobile propulsé par un moteur 8 cv de DION BOUTON pour permettre l'expédition du docteur Jean CHARCOT au pôle sud.
Aussi le brevet d'une nouvelle boîte à vitesses à prise directe est destiné à concurrencer RENAULT.
La société Corse de transport utilise les omnibus de DION BOUTON.
En Russie les ventes de camions, d'automobiles ou d'omnibus se multiplient.
Déjà à cette époque les automobilistes étaient beaucoup verbalisés ou taxés, ce qui provoquera souvent l'exaspération du comte de DION dans les débats avec ses collègues à la chambre des députés.
La compagnie ferroviaire PLM (Baron de ROTHSCHILD) fait fabriquer par de DION BOUTON des wagons porte-voiture.
GUYOT sur DELAGE (moteur de DION BOUTON) remporte à DIEPPE en 1908 le grand prix de l'ACF en catégorie voiturettes.
3500 ouvriers travaillent à PUTEAUX et COURBEVOIE en 1908.
Les groupes électrogènes et les moto pompes deviennent une spécialité de l'usine de PUTEAUX.
Des véhicules militaires sont construits pour la participation au concours de poids lourds organisé par l'ACF et le ministère de la guerre.
La ville de Paris passe commande des premiers camions balayeurs.
Cette même année est organisé le raid NEW-YORK / PARIS (tour du monde) auquel participe de DION BOUTON.
Un nouveau moteur à quatre cylindres sort en 1908.
Fin 1908 l'usine de PUTEAUX développe un moteur V8 destiné à l'aviation et en 1909 ce moteur est testé sur des automobiles et des camions. La production en série débutera en 1910.
Le premier moteur V8 américain sera une copie du moteur de DION BOUTON (CADILLAC en 1915, FORD en 1932).
De DION BOUTON remporte à PARIS le marché du ramassage des ordures ménagères avec un camion à moteur électrique.
En 1909 l'usine démarre la construction de bicyclettes pour contrer l'importation des vélos Anglais mais aussi pour concurrencer PEUGEOT qui fournit à l'armée des vélos de piètre qualité (régiments cyclistes).
* Pendant la grande guerre de 1914 cent vingt cinq mille vélos auront été livrés à l'armée.
En 1909 sort la de DION BOUTON grand sport de 12 CV destinée à une clientèle jeune et riche.
* Les taxes sur les carburants datent de 1911 (Joseph CAILLAUX) et à la chambre des députés de DION est le plus farouche adversaire des gouvernants qui prennent selon sa formule "les automobilistes pour des vaches à lait" (taxe de un sou par litre d'essence).
Un nouveau modèle 4 cylindres 8 CV est commercialisé en 1909, et cette même année un ballon dirigeable propulsé par deux moteurs V8 est mis en service.
En 1910 l'année commence dans le désastre avec la grande crue de la Seine à PARIS et l'usine de PUTEAUX est totalement inondée.
Il faudra un mois de travail intense pour que l'usine retrouve une production normale.
Les nouveaux omnibus commencent à envahir les villes et les campagnes.
La ville de Paris commande maintenant des auto tombereaux à bennes basculantes (bennes à ordures).
Au salon de l'aviation de 1910 de DION BOUTON présente un aéroplane à moteur 8 cylindres de 100 CV.
A l'époque où Georges CLEMENCEAU a besoin de véhicules pour pourchasser la bande à BONNOT, une étude de marchés entraîne l'achat d'automobiles de DION BOUTON pour équiper les Brigades du Tigre (De DION BOUTON 25CV torpédo).
En 1911 est lancée la production d'un tracteur à 4 cylindres destiné à l'agriculture.
En février 1911 un nouvel aéroplane plus léger et plus puissant V8 de 120 CV est fabriqué en association avec Maurice FARMAN qui est un spécialiste de l'aviation en France.
L'avion FARMAN MF7 à moteur de DION BOUTON est né.
Bientôt le moteur V12 remplacera le moteur V8 et HISPANO SUIZA reprendra le brevet à son propre compte.
Un atelier sera entièrement consacré à la fabrication des moteurs d'avions et la Russie va rapidement commander 500 moteurs 12 cylindres.
Les villes de NEW-YORK, PARIS, LONDRES ou encore COPENHAGUE s'équipent en autobus de DION BOUTON et il en va de même pour les camions militaires qui se vendent très bien. (80 camions pour les PHILIPPINES).
Une usine voit le jour en Angleterre.
En juin 1911 le comte de DION démissionne de l'ACF.
Pendant ce temps l'usine de PUTEAUX fabrique des automobiles à 4 et 8 cylindres en grand nombre.
En 1912 Mr DUFRESNE de Grenoble fait construire par l'usine un prototype qui est l'ancêtre du camping car (salon, salle de bain, salle à manger, chambre à coucher et groupe électrogène, etc....).
La petite torpédo EJ4 sera la dernière grande nouveauté avant la guerre de 1914.
En 1914 le Brésil achète des camions destinés au transport du café.
Il y a en 1914 vingt mille véhicules dans le monde équipés d'un moteur de DION BOUTON.
Le 3 août 1914 l'Allemagne déclare la guerre à la France et le jour même un avion d'observation FARMAN à moteur de DION est abattu à proximité de la frontière Allemande.
Les livres d'histoire vantent souvent les mérites des taxis de la Marne de marque RENAULT qui ont sauvé la France en apportant rapidement des renforts sur le front.
Cependant bon nombre de ces taxis étaient de marque de DION BOUTON mais aussi BAYARD, UNIC, MORS, BRASIER ou encore CORRE.
Dix mille moteurs d'avions seront produits durant la guerre par l'usine de PUTEAUX, de même que des groupes électrogènes, des obus, des fusils, des mitrailleuses, etc....
De nombreux véhicules seront également produits comme des camions, des bus, des ambulances, etc...
Le SPAD de l'escadrille des cigognes était équipé du 8 cylindres puis du 12 cylindres de DION BOUTON.
Durant la grande guerre l'usine de PUTEAUX comptera jusqu'à 6000 ouvriers (majoritairement des femmes).
Le 11 novembre 1918 la guerre est enfin terminée.
Fin 1918 des autobus à 6 roues sont commandés par la société des transports parisiens et un nouveau tracteur destiné à l'agriculture est commercialisé.
Pour faire face aux différentes taxes de l'état qui ralentissent l'activité économique et industrielle, on décide de construire un camion équipé d'un gazogène.
A la sortie de la guerre, le pays étant ruiné il faut donc commercialiser une nouvelle voiture économique: la 10 HP, un 4 cylindres de 1847 cm3 qui ne sera commercialisé qu'en 1922.
Des taxis Landaulet sont vendus à la compagnie Paris Taxis.
On vend des bus et des véhicules de pompiers à la ville de LYON et encore en Angleterre.
Désormais les voitures de DION BOUTON disposent de 4 vitesses et les freins sont sur les 4 roues.
La concurrence étant de plus en plus forte (CITROEN), on décide d'organiser un Tour du Maroc pour faire de la publicité.
La construction des autorails et des automotrices se poursuit.
En mai 1923 sort une toute nouvelle bicyclette à moteur construite dans la nouvelle usine de l'Indre (Le BLANC).
Début 1924, le marquis de DION qui vient d'être élu Sénateur a déjà 67 ans et Georges BOUTON a plus de 76 ans.
C'est donc Charles LECOEUR qui dirige l'entreprise mais les charges sur les salariés sont trop lourdes et la 10 HP de DION BOUTON est plus chère que ses concurrentes: elle se vend très difficilement.
En 1925 les caisses de l'état sont vides, l'Allemagne ne rembourse toujours pas les dommages de guerre liés au traité de Versailles et le gouvernement décide à nouveau d'augmenter l'impôt sur les sociétés....
Chez de DION BOUTON on tente de relancer la voiture haut de gamme avec un tout nouveau moteur à huit cylindres en ligne mais sans résultat.
Les nouveaux modèles 1926 de 8 CV, 10 CV et 15 CV se vendent peu.
Au salon de l'automobile fin 1926 le marquis de DION fera sa dernière apparition officielle....
En 1927 la société est déjà en grande difficulté financière et elle survivra difficilement jusqu'en 1931.
En 1932 la production d'automobiles de tourisme est abandonnée.
On continue à produire des balayeuses-arroseuses, des camions et des autobus jusqu'en 1953 et quelques bicyclettes ou motocyclettes jusqu'au début des années 60.
394 brevets auront été déposés par l'usine de PUTEAUX.
Charles Armand TREPARDOUX est décédé le premier le 4 mai 1920.
Georges BOUTON partira à son tour le 31 octobre 1938.
Le marquis Albert de DION décèdera le dernier le 19 août 1946 à 90 ans.
Autant les relations entre Armand TREPARDOUX et Albert de DION furent souvent difficiles tant les deux hommes avaient un fort caractère, autant le binôme formé par Georges BOUTON et Albert de DION resta toujours fusionnel jusqu'au décès de l'ainé en 1938.
Ainsi se termine l'aventure et le fameux destin de ces hommes qui faisaient partie des pionniers de l'histoire de l'automobile.
* Michel Zélélé, rentré très jeune à l'usine comme mécanicien en 1897 restera toute sa vie le chauffeur personnel du comte de DION. Il participa très souvent aux campagnes publicitaires.
* L'association "Amicale De DION BOUTON" perpétue le souvenir de cette grande marque automobile disparue à l'aide d'expositions, de recensement ou en publiant de nombreux ouvrages sur cette marque.
Il resterait environ 1000 véhicules De DION BOUTON répartis dans le monde entier.
* L'association de CARQUEFOU (LOIRE ATLANTIQUE): "De DION et patrimoine." expose au château de MAUBREUIL des voitures et des objets en relation avec la marque de DION BOUTON.
* L'atelier Gaston GARINO présente à PUTEAUX (sur rendez-vous) une exposition d'automobiles et d'objets divers de collection afin de sauvegarder la mémoire de la grande marque automobile de DION BOUTON qui était à PUTEAUX.
Denis